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02/04/2016

Peut-on mieux le dire ? (5)

 

Pierre Gattaz, le cynisme et l’indécence

 

Le président du Medef, l’homme qui souhaite la suppression du salaire minimal – cet horrible et insupportable frein à la croissance et à l’emploi -, trouve par contre tout à fait normal que le PDG de PSA, Carlos Tavares, double sur un an son déjà substantiel salaire, passant de 2,6 à 5,24 millions d’euros annuels.

« Bravo, remarquable, c’est la rémunération de la réussite et en effet il faut savoir récompenser la réussite ! » s’exclame même joyeusement le numéro 1 des (gros) patrons avant de préciser : « l’entreprise automobile était en grande difficulté il y a quelques années, c’était société qui était en perdition, qui allait sur les rochers. Carlos Tavares a redressé en 18 mois un fleuron de notre industrie »

Ce discours pourrait éventuellement être audible si tous les acteurs du redressement de l’entreprise, du bas au sommet de la hiérarchie, bénéficiaient, dans la même proportion ou tout du moins de façon significative, des fruits de ce « renouveau » évoqué par Pierre Gattaz et de la nouvelle santé du constructeur. A moins de considérer, ce qui semble être le cas, que le PDG est le seul et unique artisan des meilleurs résultats de la société, le reste du personnel – ingénieurs, cadres, employés, ouvriers – n’étant que des pions interchangeables dont le travail n’a pas d’influence sur les bons ou mauvais bilans de l’entreprise.

Ce discours serait également peut-être acceptable s’il fonctionnait dans les deux sens, c’est-à-dire si, lorsqu’une entreprise connait des difficultés, au lieu de licencier des ouvriers et de supprimer des emplois ou de partir vers d’autres cieux en empochant ses stock-options et/ou en bénéficiant d’un parachute doré (retraite chapeau ou autres joyeusetés), les « patrons » divisaient par deux ou trois – voir plus – leurs salaires afin de participer à l’effort collectif et de « payer » leur responsabilité dans la mauvaise passe ou le naufrage.

Les deux conditions évoquées ci-dessus n’étant évidemment pas remplies le moins du monde, les propos de Monsieur Gattaz doivent être pris pour ce qu’ils sont : une méprisante et indécente démonstration de solidarité de classe, une tape sur le ventre entre parvenus contents d’eux-mêmes, un glaviot à la face de tous ceux à qui on explique sempiternellement – quels que soient les circonstances – qu’on ne peut augmenter leurs salaires dérisoires sous peine de perte de productivité et de catastrophe économique.

Austérité, précarité, flexibilité d’un côté, salaires et rémunérations de plus en plus indécents de l’autre… Pierre Gattaz et ses acolytes voudraient relancer une « lutte des classes » prétendument terminée qu’ils n’agiraient pas autrement… Le tout sous un gouvernement dit « socialiste », témoin passif et impuissant qui se borne à de fallacieux discours « moraux » de façade tout en menant une politique chaque jour plus libérale et favorable non pas à l’économie réelle et à l’entrepreunariat local des PME/PMI mais aux appétits toujours plus insatiables des oligarques, de la finance, des grands groupes et des multinationales.

Xavier Eman

Source : Paris-Vox

 

Commentaires

ce type est répugnant

Écrit par : Paul-Emic | 02/04/2016

Ô combien ! mais il n'est pas le seul, loin s'en faut.

Écrit par : Pharamond | 02/04/2016

Ce P. Gattaz, c'est un peu le même profil que le Sarko. Toutes ses intentions, ses références, ses remarques ne sont abjectes, mais il a l'art, le ton, la gueule de justifier l'anti-capitalisme primaire. Tant qu'il y en aura de cet acabit, on trouvera encore des électeurs communistes.
Plus profondément, la question est posée : y-a-t-il une limite morale au revenu du travail ? Si, comme le faisait remarquer E. Todd, celui qui gagne 2000 € par mois peut souhaiter en toucher 4000, que penser de celui qui espère en gagner deux fois plus que 500 000, si ce n'est qu'il ressortit aux malades de l'âme ?
En tout cas, nous savons l'échec des lois dites somptuaires à travers l'histoire. Encore sous Philippe le Hardi, on a tenté de réglementer le nombre de cols de vair que pouvaient arborer un prélat, un baron ou un bourgeois. Vanité. On ne voit que deux limites, imparfaites : l'existence d'un magistère moral indépendant et tenant d'une solide tradition étrangère aux modes, celui d'un Eglise tenant les paroles de la vie éternelle, et chacun suit ensuite sa conscience ; un pouvoir civil aussi indépendant et capable de faire de temps à autres rendre gorge aux ploutocrates un peu trop vite parvenus : bref, une société réactionnaire.

Écrit par : Nathanaël | 04/04/2016

Reste à déterminer ce qu'est une société réactionnaire. Je crois le mal si profond qu'il faudrait une révolution pour changer quelque chose.

Écrit par : Pharamond | 04/04/2016

nous sommes en régime dit "égalitaire"
avec pas mal de lois somptuaires
avec , en guest star , l'impôt sur la fortune , qui a fait tant de bien aux finances publiques des pays limitrophes ( lesquels se sont empressé de ne pas l'adopter , on se demande bien pourquoi )
comme il faut bien faire rentrer de la monnaie dans la machine à redistribuer , il reste l'option de tondre les ceusses qui n'ont ni les moyens ni l'envie de partir....
contre productif ?
bin non
la zoziété sera Habsolument homogène ou presque avec une poignée de très très riche et un immense réservoir plébéien
un peu comme la chine ou l'inde
sur le papier , ce sont des zoziétés égalitaires , "en moyenne" il y a peu d'inégalités
dans les faits , les écarts de revenus sont monstrueux

paroles d'indien "il y a trois sortes de mensonges , par action,par omission et par statistique"

Écrit par : kobus van cleef | 04/04/2016

Oui, on y court. Le Brésil, l'Afrique du Sud et l'Inde, que vous citez, sot de grande démocraties comme chacun sait, prenons exemple.

Écrit par : Pharamond | 04/04/2016

Les commentaires sont fermés.